Les grandes expositions temporaires

15.06.10 > 09.01.11

L’atelier de Franquin, Jijé, Morris et Will

Organisée sous l’impulsion d’Isabelle, la fille d’André Franquin, avec la complicité du dessinateur Frédéric Jannin, cette nouvelle exposition du CBBD n’est ni un parcours exhaustif, ni un exposé didactique sur « La bande des quatre ». C’est une déclaration d’amour.

A travers des documents rares et une mise en scène évocatrice, c’est simplement l’envie de restituer un esprit créatif, fait d’influences, d’échanges et d’humour : celui qui a transformé une paisible maison de famille de Waterloo en atelier bouillonnant, en véritable creuset de la bande dessinée moderne.

La Belgique est le pays de la bière, du chocolat, des gaufres et du surréalisme. Mais c’est surtout en Belgique qu’est née la fameuse « bande dessinée franco-belge ». Comment expliquer que, sur un territoire somme toute assez restreint, ont émergé tant d’auteurs de génie et de personnages inoubliables ? Deux mots expliquent ce phénomène : « Tintin » et « Spirou ». Après la Seconde Guerre Mondiale, ces deux journaux de bande dessinée ont remporté un succès considérable et ont généré un climat d’émulation artistique permanent.


Chez « Tintin », Georges Remi alias Hergé était un directeur artistique souverain, qui forçait tous les auteurs de son journal édité à Bruxelles à faire de la bande dessinée à sa manière : claire, sérieuse, éducative et documentée. Et quand Hergé engageait un dessinateur dans son studio, c’était pour ranger son ego au vestiaire et servir son œuvre, les aventures de Tintin.


Chez « Spirou », Joseph Gillain alias Jijé était tout l’inverse de Hergé. Véritable homme-orchestre du journal édité à Marcinelle, faubourg de Charleroi, il était exigeant, certes, mais il n’a jamais forcé aucun jeune talent à copier son style. Et au lieu d’engager des assistants à son service, il les a aidés à trouver leur propre style et les a poussés dans la voie du succès personnel.

Au début de l’année 1947, Jijé  héberge dans sa villa de Waterloo un apprenti-dessinateur, Willy Maltaite, qui signera Will. Il y convie bientôt André Franquin et Morris ( Maurice De Bevere ). Cette association durera quelques mois, et se prolongera par un voyage en Amérique… Les historiens de la BD ont surnommé Jijé, Franquin, Morris et Will « La Bande des quatre » : un surnom digne d’une association de gangsters ! Or ce quatuor, loin d’avoir fait un mauvais coup, a révolutionné en douce la façon de faire de la bande dessinée en Europe.

Hugues Dayez

 

Le CBBD tient à remercier plus particulièrement Marsu Productions (www.marsuproductions.com et www.franquin-collector.com ), ainsi que les éditions Dupuis (www.dupuis.com)

 

 

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